Liu Fang – ou le pipa enchanté
Écrit par Monique Kroeger (La source, 2009)
De Montréal, nous vient la musicienne Liu Fang, virtuose du pipa (luth chinoise), dont la célébrité est désormais universelle. Plusieurs la considèrent comme étant la plus exquise et la plus spirituelle soliste du pipa au monde. Le pipa est un luth chinois à quatre cordes, un des plus anciens instruments de ce pays.
Née en 1973 à Kumming dans la Province du Yunnan en Chine, Lui Fang s’est mise au pipa dès l’âge de six ans. Elle s’est vite méritée une reconnaissance d’enfant prodige. À l’âge de douze ans elle donnait son premier concert.
Liu Fang a reçu de nombreux prix et distinctions nationales avant même de terminer ses études. En 1993, elle achève ses cours au prestigieux Conservatoire de Musique de Shanghai, prenant le temps de perfectionner non seulement le pipa mais aussi le guzheng (cithare chinoise).En 1996 elle déménage à Montréal et entreprend de grandes tournées à travers le monde. Que se soit à Paris, au Théâtre de la Ville, ou participant en Grande-Bretagne et en Espagne aux festivals WOMAD ou encore dans les séries de concerts offerts par la BBC à Londres, Liu Fang sait captiver audiences et critiques tant par son expertise musicale que par la variété de son répertoire.
A ce jour, elle a à son actif 9 albums, solo ou en collaboration. En juin 2001 le Conseil des Arts du Canada lui décerna le prestigieux ‘Prix du Nouveau Millénaire’ et en 2006 elle recevait le prix de l’Académie Charles Cros. Qu’elle joue des mélodies classiques, folkloriques ou des compositions occidentales modernes, tous s’entendent pour affirmer que sa maîtrise de l’instrument est parfaite et son interprétation, remplie de grâce et de limpidité, née de sa profonde fusion avec les pièces musicales qu’elle nous propose.Son programme reste chargé: concerts solo de part le monde ou accompagnée d’orchestres symphoniques, quatuors à cordes, ensembles musicaux et collaborations avec des musiciens de cultures diversifiées. Elle se produit régulièrement à la télévision et à la radio. Partout on lui fait des louanges: le magazine World la désigne “médiatrice divine”, L’Actualité “d’impératrice du Pipa”.C’est qu’elle possède un don qui lui permet de transmettre à son auditoire la richesse et la beauté de la musique chinoise ancienne avec autant d’érudition que de subtilité, de nuance que de technique.